Observation des dauphins à Tarente

Collaborations

TARAS SUB collabore avec la Fondation Michelagnoli, visite le site : www.fondazionemichelagnoli.it
La Fondation, placée sous le patronage de la Marine Militaire, est composée de biologistes, plongeurs, ingénieurs, marins et gens de mer, chercheurs et étudiants, tous animés par un sentiment commun : l’amour de la mer.
L’activité de la Fondation consiste à promouvoir la culture de la mer en diffusant les connaissances, les technologies et les comportements appropriés, indispensables à la préservation de l’environnement marin, en particulier la philosophie des aires marines protégées, la valorisation des petites îles et de la marine traditionnelle.
De plus, la Fondation organise des initiatives pour impliquer et mobiliser les associations et les organismes du monde scientifique, opérationnel et scolaire, afin de renforcer l’information et le débat sur les grands enjeux de la sauvegarde de la mer, et de diffuser les connaissances et les outils nécessaires pour viser à une meilleure qualité de vie et un avenir durable pour la mer.

Les dauphins de Tarente

La mer Ionienne représente la partie de la Méditerranée où l’on atteint les plus grandes profondeurs. En particulier, le golfe de Tarente a une conformation caractérisée par une bathymétrie importante atteinte à quelques milles de la côte. Cette conformation fait que les espèces d’escarpement(Stenelle et Grampi) et pélagiques(Capodogli), que l’on ne trouve habituellement qu’en haute mer, fréquentent les étendues de mer proches de la côte. Si la présence du grand dauphin, également connu sous le nom de dauphin côtier, est donc absolument prévisible, celle du dauphin rayé (Stenella coeruleoalba), du grampi(Grampus griseus) et du cachalot(Physeter macrocephalus) confirme la grande valeur cétologique de la zone.

Ces espèces ne sont pas des poissons, même si elles ont un corps fuselé et des nageoires. Ce sont des mammifères, des animaux dotés de poumons qui respirent l’air atmosphérique, mettent au monde des petits vivants et les allaitent ; mais il y a 60 à 70 millions d’années, ils ont réappris à “devenir des poissons”.

Pour être précis, ce sont des cétacés et les espèces rencontrées appartiennent toutes au sous-ordre des odontocètes, des cétacés dotés de dents et d’un seul évent. Le terme de dauphin est souvent utilisé pour désigner notamment l’espèce la plus connue : le grand dauphin, mais il existe en réalité une trentaine d’espèces. Neuf espèces appartenant à la famille des Dephinidae dont cinq sont régulièrement présentes ; parmi elles , Stenella striata est la plus présente dans le golfe de Tarente. Comme tous les cétacés, les dauphins ont dû subir de profondes transformations pour vivre dans la mer. Toutes les parties saillantes qui pourraient gêner l’écoulement de l’eau lors de la nage sont réduites au minimum: il n’y a pas d’oreille externe et les autres membres postérieurs présents chez le lointain ancêtre terrestre ont rétréci jusqu’à disparaître. Les membres antérieurs ont évolué en nageoires antérieures tandis que la queue a évolué en nageoire caudale : celle-ci est horizontale (celle des poissons est verticale) et fournit la poussée nécessaire à une nage rapide et à des sauts acrobatiques hors de l’eau. Les adultes de Stenella striata mesurent environ 2 à 2,5 m de long et peuvent atteindre 40 à 50 km par heure, ce qui les place parmi les cétacés les plus rapides. Comme presque toutes les espèces de dauphins, le Stenella passe toute son existence au sein d’un groupe qui peut être une véritable unité familiale ou avoir une composition plus hétérogène. Une structure sociale complexe nécessite des systèmes de communication adéquats : sous l’eau, où la lumière est rare, la vue est peu utile et les dauphins n’ont pratiquement pas d’odorat. En revanche, leur ouïe est particulièrement fine et capable de percevoir des fréquences auxquelles l’oreille humaine est insensible. Alors que l’oreille externe n’est qu’un petit trou situé juste derrière chaque œil, l’oreille interne a une structure très complexe qui diffère de celle des autres mammifères. Outre un riche répertoire de sons que nous pouvons entendre (sifflements, pops, miaulements et aboiements), les dauphins peuvent également émettre des ultra-sons, c’est-à-dire des sons à une fréquence que nous ne pouvons pas percevoir. Plus que pour communiquer avec les autres membres du groupe, ces ultrasons sont utilisés pour “lire” leur environnement (comme notre radar) et identifier leurs proies. Ce niveau de spécialisation et cette capacité très développée correspondent évidemment à une grande sensibilité aux bruits sous-marins ; les dommages directement causés par la pollution sonore ont un effet très négatif sur la vie des cétacés. Avoir l’occasion d’observer les dauphins dans leur environnement naturel est l’une des expériences les plus belles et les plus excitantes que l’on puisse vivre.

La felicità dell’ape e del delfino è di esistere; per l’uomo è di saperlo e di meravigliarsi di questo.

Jacques Yves Cousteau